La vengeance est un plat qui se mange froid [ Pv Ethan Evans ]

Elle venait a peine d’arriver qu’elle aperçut une foule près de la porte principale, après son si long voyage, elle voulait surtout se reposer et non avoir a faire avec tout ces pénibles et bavards étudiants ! De plus elle avait bientôt rendez-vous avec le directeur de la Destruction Academy, elle ne voulait vraiment pas voir sa tête a celui la non plus, enfin bon, on ne choisit pas toujours ce qu’on veux. Elle marcha d'un pas regulier et s'arreta dans une piece qu'elle jugeait reposante. Elle repoussa ses longs cheveux blonds et les attacha avec le plus grand soin, elle soupira. Son regard balaya rapidement la pièce ou elle se trouvait, c’était une grande salle orné de jolies tableaux et remplis de fauteuil de velours vert et rouge, couleur du sang pour les Vampire et Damphires et vert, couleur de l’espoir pour les pauvres petits humains. D’ailleurs en parlant de Vampires, elle ne pouvait pas les voir, ils étaient trop imbus d’eux même avec leurs grands airs et leurs dédains légendaires ! C’était le soir, les humains n’étaient plus en ces lieux, et l’atmosphère paraissait sombre et lugubre, pas un rire, pas un regard complaisant en la voyant arriver, elle ne s’en plaignait pas d’ailleurs.

Elle laissa sa valise au sol et s’affala mollement sur le fauteuil le plus proche, un vert, l’espoir de vengeance. Sa vie passa devant ses yeux, elle avait pris avec elle la boite décoré de fleurs de sa première mère, elle était composé de son acte de naissance, a elle et a sa soeur et du journal intime de Marie. Elle n’avait jamais osé l’ouvrir, par peur de quelque chose, peur de la mort peut être, ou peur de découvrir l’impensable. Elle le regarda longuement et finit par le ranger le regard vague. Elle avait reçut hier une lettre de Clotilde :

- Ma chérie, mon ange,
J’ai reçu tantôt une lettre de ta très chère sœur, Siena, elle disait que tu avais contribué au malheur de ma vie, a ma solitude, a mon chagrin. Est-ce vrai ?
Mon bonheur c’était mes enfants et Julien et la mort me la prit si vite, je ne peux pas effacer le passé mais dis moi afin que mon cœur soit en paix.
Ta mère qui t’aime.

Que répondre a ça ? Que lui dire ? Elle ne pouvait pas l’avouer ! Oui c’était un sale type qui avait mérité son passage dans l’au-delà mais elle ne voulait pas que sa mère verse des larmes, elle ne voulait simplement pas la perdre. Elle qui l’avait accepté, chéri, aimé. Elle ouvrit les yeux pour chasser ses pensées de son esprit.

-Siena, je tiendrai ma promesse, je te tuerai lentement et cruellement, comme tu le mérites.

Elle avait parlé tout haut sans s’en rendre compte, quelques personnes la dévisagèrent comme si ils avaient vu un fantôme. Voilà, maintenant elle s’était faite remarquer ! Ce qu’elle ne voulait surtout pas, pour le moment elle voulait être seule. Elle lança un regard hostile aux personnes plus ou moins proches, rien qu’avec ses yeux on comprenait « Attention défense d’approcher, je mords », Oh ça oui ! Elle mordait. Elle était d’une nature assez froide et parfois même cruelle, d’ailleurs peu de monde osait l’approcher. Pourtant les garçons l’admirait avec son incroyable beauté et ses yeux marines, et les filles la jalousaient mais elle dégageait vraiment des ondes négatives. Elle souriait avant, quand elle était heureuse, quand elle avait, plus ou moins, une famille, malgré ces drames.
Ici, elle se sentait a sa place, parmi les esprits sombres et les regards de haine. Elle aurait sa vengeance sur sa sœur de l’école ennemie, la Cross Academy. Elle sentit un parfum qui s’intensifiait, un doux melange de vanille et de canelle, comme si quelqu’un tenté d’approcher.
Elle se retourna brusquement.

La soirée n’avait pas extrêmement bien commencé pour le jeune Damphire. Il faisait très noir cette nuit là, car la lune était cachée par d’épais nuages. Ethan préférait sortir la nuit que le jour, même s’il supportait les deux, car il savait mieux disparaître dans la lumière de la lune, ou même lorsqu’il n’y en avait pas du tout. Il se dirigeait vers la Jetée qui devait être magnifique sans la lumière de la lune pourl’éclairer. Mais il fut intercepté par un groupe de cinq ou six autres Damphires, groupe de garçon qui, bien évidemment, il détestait. Sans qu’il puisse protester, sans même prononcer un mot, il s’était laissé emmené par le groupe, se savant de
toute façon en désavantage numérique. Ils l’avaient ammenés au bord de la Jetée, et trois jeunes hommes sautèrent sans hésiter. Il n’en restait plus que trois : le ‘chef’ des garçons et deux de ses laquais, qui n’avait pas le quart de l’intelligence d’Ethan. Le prétendu chef lui expliqua qu’il fallait qu’il saute lui aussi, que c’était quelque chose que l’on faisait entre amis. Ethan répliqua froidement qu’ils n’étaient pas ses amis, ce qui fit monter le rouge aux joues du jeune homme face au Damphire, qui n’en laissa rien paraître pourtant. Il fit un signe au deux autres et le premier prit Ethan sous les bras, le deuxième par les jambes, et quand leur chef hocha de la tête en signe d’accord, ils jetèrent Ethan dans l’eau. Ce fut comme si mille poignards lui transperçaient la peau, le tailladant, pourtant, il ne sentit pas de sang. Il remonta à la surface rapidement, se hissant sur quelques cailloux qui glissaient moins que les autres.

« - Tu me le paiera, toi et ta bande d’abrutis, ne pense pas t’en tirer comme ça... »

Ethan était trempé, et même si sa résistance au froid était élevée, il grelottait, les lèvres violettes de froid. Il essaya de se réchauffer les bras avec ses mains, mais ces dernières étaient également gelées. Alors, il prit la direction de l’Académie, avec une seule idée en tête : le salon. Dans le salon brûlait un feu de cheminée en permanence, il le savait, et mieux encore, il n’y avait jamais personne à cette heure de la nuit, du moins, en général. Il essaya de courir, mais ses jambes étaient tellement raides qu’elles refusaient d’aller plus vite qu’une marche rapide. Lui qui d’ordinaire avait une si jolie démarche, si féline et chaloupée, Ethan boitait presque tant le choc avec l’eau glaciale lui avait fait mal. La douleur, il la connaissait, et cela depuis sa naissance, depuis que sa glaciale mère l’avait abandonné dans cet orphelinat fantôme, où il était le seul bébé. Depuis que les savants fous lui avaient fait une batterie de tests, des courses de natation, d’endurance ... Il ne connaissait que ça.

Il s’approchait enfin du salon, car même s’il était là depuis peu de temps, il connaissait quelques lieux. Il ne savait pas exactement où se trouvait sa chambre, mais le salon, il n’avait pas oublié. Bizarre ... Lorsqu’il arriva dans la pièce, il y eut une panne d’électricité : typique, lorsqu’Ethan était énervé, son pouvoir était plus puissant et son don pour l’électricité faisait sauter les plombs. Il faisait donc noir quand il arriva, et il enleva sa chemise et son pantalon pour les entendre devant la cheminée. Il se retrouva donc en caleçon noir, dévoilant le galbe de ses jambes parfaites, marquées de cicatrices bien dissimulées. Son caleçon éta it également trempé, mais lui, il ne l’enlèverait pas.

"- Pourquoi je dois toujours me mettre dans des situations impossibles ? Si seulement ces savants, ces foutus savants n'avaient pas été là, je ne serais pas là non plus, et ce serait parfait !"

Ethan était habitué au noir, ce dernier ne le gênait plus. Mais il dû se concentrer quelques secondes pour remettre un peu d'électricité dans les lampes accrochées au mur, préférant la lumière à l'obscurité.

Lorsqu’elle tourna la tête la lumière s’éteignit, *Comme par hasard * il n’y avait presque plus un bruit dans ce vaste salon, pourtant elle captait le son d’un léger mouvement. Il y avait quelqu’un, elle l’avait senti, même a cette heure-ci, heure a laquelle les Moon Class devaient être en cours et les Sun Class dans leurs dortoirs. Elle inspecta la pièce, et vit une ombre près de la cheminée, elle n’osait rien dire, elle ne savait d’ailleurs pas vraiment pourquoi, sûrement du a son humeur qui la voulait discrète.
L’ombre paraissait masculine : elle était de grande taille, paraissait élancé et svelte, il était de dos et elle remarqua qu’il était taillé en V, vraiment un plaisir pour l’œil. Elle était toujours assise confortablement dans son fauteuil, l’œil vif et souriant devant la nudité grandissante de cet inconnu. Effectivement, il se déshabillait et de fines gouttes d’eau tombaient au fur et a mesure de ses mouvements, il devait être aller se baigner dans le lac comme toute ces bandes d’idiots. Le feu de la cheminée était doux, elle ne pouvait donc pas voir en détail, elle ne percevait que des visions flous et rapides mais grâce a son pouvoir elle ravivait juste un peu la flamme afin de ne pas se faire remarquer non plus. De plus il semblait marmonner des paroles inaudibles pour elle.
Soudain, la lumière s’alluma. Il était maintenant en caleçon, il avait les cheveux bruns et mouillés et ses yeux étaient tel l’azur. Ce n’était pas un Humain, et elle espérait que ça ne soit pas non plus un Vampire. Il était dos a elle, le visage devant apprécier la chaleur de ce si bon foyer. Elle remarqua une multitude de cicatrices sur son dos et ses jambes, qu’avait-il subi pour recevoir un tel châtiment ? Elle voulait se rapprocher discrètement, pour l’examiner de plus près, afin de ne pas capter son attention mais elle fit tomber son stylo :

« Et merde ! »

Il tourna lentement le visage en essayant de rester de dos comme pour se cacher un minimum et son visage semblait être entre la surprise et l’énervement. Ses cheveux étaient trempés et elle perçut des cicatrices sur son front qu’il tentait de cacher avec sa mèche de cheveux noir, il parut un peu perdue, ne sachant comment réagir. Elle prit sa veste étant adossé sur une chaise a coté, et elle s’avance lentement vers lui. Il n’avait pas bougé et semblait dans ses pensées, il n’avait vraiment pas l’air a l’aise, normal en même temps vu sa tenue légère. Mais brusquement il se dirigea vers ses habits, ils ne voulaient pas qu’elle voit ses marques sur son corps mais elle attrapa sa main avec une force inconnue aux femmes et elle le regarda profondément dans les yeux, un regard dur comme pour lui dire : « Arrête toi la ». Elle ne voulait pas l’effrayer ou être méchante avec lui, elle se sentait justement un peu seule et appréciait le naturel de la situation. Elle ne l’avait jamais vu auparavant, elle l’aurait tout de suite remarqué, comment ne pas le voir, il était vraiment beaux et avait un regard plein de mystère et de blizzard, il devait un assez solitaire. Elle aussi était comme ça, elle était très indépendante et aimait être seule mais parfois c’était trop, elle gardait trop en elle. Elle finit par lui tendre sa veste, il la regarda, pas très gentiment mais il l’accepta. Elle osa :

« Qui es tu ? Je ne t’ai jamais vu »

Oui, ce garçon l’intriguait avec ses mots absents et son regard pleins de reproches et de solitude.

Bizarrement, la nudité, tout comme l’amour d’ailleurs, n’étaient deux notions qu’à l’orphelinat, dont on n’entendait jamais parler. Bien sûr, depuis tout jeune, Ethan savait que la décence l’obligeait à porter quelque chose sur lui, et de toute manière, loin de lui l’idée de se balader en sous vêtements, ce n’était pas, mais alors pas du tout son genre. Mais pourtant, lorsqu’il se rendit compte qu’il n’était pas seul dans ce salon bien chauffé et aux sofas accueillants, les battements de son cœur n’accélèrent
pas, la panique ne le submergea pas. Il était face au feu bien sûr, mais pourtant, son instinct, son sixième sens si vous voulez, lui criez qu’il y avait quelqu’un dansson dos. Femme ou homme, Ethan n’en savait rien. Pourtant, il ne se retourna pas, restant une statue de marbre face au feu, les gouttes d’eau glacée s’écoulant le long de sa nuque, son dos et son torse. La chaleur commençait à avoir un tout petit peu d’effet sur lui, mais pourtant, ses lèvres étaient toujours violacées. Le pire dans cette situation, c’est qu’il savait le regard de la personne sur son dos, sur ses jambes, sur ses cicatrices ... Il avait offert cette vue à l’inconnu derrière lui, il ne pouvait donc rien lui reprocher. Un bruit se fit entendre dans le silence, un bruit étouffé d’un objet qui tombe par terre et heurte le sol, couvert de moquette pourpre. Il entendit un juron étouffé et sourit : c’était une femme qui se tenait derrière lui, il l’avait reconnu à la voix, il n’avait donc aucune chance de tomber sur l’autre abruti et ses copains qui l’avaient jeté dans l’eau.
Lentement, il tourna la tête, pouvant aisément détailler l’inconnue, la jeune femme. Grande, blonde, grands yeux bleus marines, elle était sans nul doute un Vampire, et si Ethan avait aimé le jeu, il aurait parié que c’était une Damphiresse. Il était surpris bien sûr que quelqu’un se trouve ici, surtout une Damphire qui devrait être en cours, mais en rien énervé, il en fallait beaucoup pour énerver le jeune homme, comme le jeter dans l’eau glacée d’une nuit sans lune par exemple ...

Puis, sans prévenir, Ethan se tourna vers ses vêtements, il n’allait pas les remettre non, mais il allait aller dans sa chambre, ou du moins essayer de la trouver, et ce n’était pas certain. De plus, même si sa nudité ne le gênait pas outre mesure, ses cicatrices et ses blessures, si. Il n’avait même pas cillé lorsqu’elle avait pris sa veste et s’était approchée de lui, soutenant le regard de la jeune fille. Mais lorsqu’il tenta d’attraper sa chemise blanche, elle lui attrapa le poignet, ce qui n’eut presque aucun effet sur lui, à part un éclair dans les yeux : cela faisait des années qu’on ne l’avait pas touché. Sans essayer de faire mal à la jeune demoiselle, il tira son bras, le ramenant vers lui pour essayer de dégager son poignet. Mais là jeune fille y était solidement attaché et il n’eut pour effet que de la faire se rapprocher de lui. Il n’était plus très loin de l’autre à présent, il sentait même l’odeur de son parfum. Il n’avait pas cessé de la fixer dans les yeux, sans pour autant prononcer une parole. Elle lui tendit sa veste et il la prit doucement avec un moment d’hésitation. Pourtant, il ne la mit pas sur son dos, il la porta juste à son visage pour sentir l’odeur de la jeune femme qui en était imprégnée. Ensuite, elle lui demanda qu’il était.

« - Ethan. Je m’appelle Ethan. Ethan Evans. »

Sa voix était neutre et pourtant veloutée, presque comme celle des Don Juan de ces dames lorsqu’il leur faisait la cour. Sauf que lui, c’était tout simplement naturel. Elle ne cillait pas elle non plus, elle ne semblait pas avoir peur de lui, peur d’un garçon si étrangement calme. Doucement, tout doucement pour ne pas l’effrayer, il posa sa main sur la sienne et décrocha un à un chacun de ses doigts, jusqu’à ce que la main de la jeune fille ne le tienne plus, il lui ‘rendit’ sa main. Aucun sourire, Ethan était un peu trop triste aujourd’hui pour sourire. ‘Trop triste’. Quel doux euphémisme, Ethan n’était jamais assez joyeux pour sourire. Il remit la veste de la demoiselle sur une chaise qui était à côté de lui et alla s’asseoir sur un sofa. Il avait voulu partir, elle l’avait retenu, cela voulait forcément dire qu’elle lui voulait quelque chose, et la politesse lui demandait de rester. Peut être qu’elle aussi se sentait seule, tout comme lui, sauf qu’Ethan détestait la compagnie, car un jour ou l’autre, on finissait toujours et irrémédiablement par lui faire du mal.

« - Ethan. Je m’appelle Ethan. Ethan Evans. »

Ces mots premiers mots étaient doux, malgré son regard pesant, sa voix était fluide et légèrement rauque. D’un coup elle se sentit un peu mal a l’aise, elle partit dans ses songes tout en gardant son regard et sa main sur lui. Ce contact était étrange, depuis son amour perdu elle ne s’était jamais approché aussi près d’un homme, elle était un peu déstabilisé mais son visage restait de marbre, elle avait appris a ne pas exprimer ses émotions. Il la coupa dans ses pensées en lui enleva un par un les doigt qui tenaient fermement sa main, il procéda délicatement, sans rejet apparent. Ses mains étaient vraiment douces, tout comme sa voix, elle était agréablement surprise. Mais son visage n’exprimait aucune émotion, pas un sourire, pas un doux regard, rien. Il avait décidément pas l’air de respirer le bonheur ce garçon !
Elle qui n’était pas vraiment solidaire et sociable, se sentait pourtant attiré par lui, pas vraiment physiquement, mais par rapport a ce mystère l’entourant. Il avait comme l’air prisonnier de son passé, il s’était comme dirait-on construit une carapace ou personne ne pouvait entrer. Elle de nature curieuse voulait y pénétrer.

Il posa la veste qu’elle lui avait offerte sur une chaise, calmement, et se dirigea vers un des sofa, le corps toujours aussi nu. En s’asseyant ainsi il montrait qu’il n’était plus vraiment hostile, elle hésita puis le rejoint. Elle s’assit a coté de lui mais pas trop près, elle ne voulait pas qu’il se sente agressé en quelque sorte, elle avait son petit caractère, toujours sur l’offensive. Elle n’avait jamais eu d’amis, elle avait vécu avec sa sœur, et des parents changeant et les confidents n’avaient pas leur place dans cette vie mouvementée comme celle la, elle voulait se protéger de l’hypocrisie et de la sournoiserie des autres. Oui, les gens n’étaient pas fiables et elle ne leur accordait aucune confiance. Avant elle avait Siena mais aujourd’hui elle était seule, elle marchait seule, elle travaillait seule et ne pensait qu’a sa vengeance. Elle était un peu confuse a cet instant, elle voulait parler avec lui mais ne trouvait pas les mots, il était étrange et difficile a cerner mais n’avait pas non plus l’air méchant. Juste un peu trop solitaire. Les ressemblances s’attirent, paraît-il.

Elle plongea ses yeux bleu marines dans les yeux bleu azur de son compagnon comme si elle voulait entrer en lui par le regard :

-Moi, c’est Constance Delacour. Je fais parti de la Moon Class comme tu as pu remarquer grâce a mon uniforme. Je suis arrivée il y deux jours de France.

Elle n’avait décidément pas l’air très naturelle, elle se forçait a dire ce que dirait un autre élève, un élève comme les autres. Elle le regardait toujours, elle voyait toujours ses marques sur le front, et son corps nu et soudain une larme perla sur sa joue sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle essaya de faire comme si rien ne s’était produit, elle enchaîna rapidement et implicitement :

-Tu as l’air différent des autres.

Elle parlait de sa race, elle ressentait un grand pouvoir en lui, c’était selon elle un Damphire, le premier qu’elle rencontrait.

Un jour, son psy avait dit à Ethan ‘trouve toi un ami, un confident, fais en quelqu’un de proche pour toi, assure toi d’avoir sa confiance, et parle lui. Dis lui tout ce qui t’es arrivé depuis le début de ta vie, raconte lui tes malheurs, mais bon sang, sort de ce mur en béton armé qui te sort de carapace !’. Ethan avait soupiré, mais n’avait pas pipé mot. Jusqu’à la fin de la séance. Comme toujours ... Un ami ? Et puis quoi encore ... Ethan n’était pas stupide, ni un abruti de première classe, les amis, c’était pour les gens qui avaient une vie. Il n’en n’avait pas, et même s’il lui arrivait parfois de le regretter, il ne serait jamais comme les autres. Avoir quelqu’un de proche, c’est se relâcher. Et si Ethan se relâcher, son pouvoir, comme vicieux, essayait de s’échapper de son corps. Non mais franchement, qui bien au monde pouvait avoir envie qu’une trombe d’eau se déverse sur sa tête alors qu’il conversait tranquillement ? Personne, le problème était bien là. Alors le jeune homme ne pipait mot, jamais. En classe, il ne parlait que lorsqu’il y était forcé, idem à l’extérieur. Il ne réagissait ni aux insultes, ni aux provocations, il ne réagissait pas du tout, même si au fond de lui, il se savait un sens de la répartie inné. Cela lui fit alors bizarre que la jeune femme vienne s’asseoir à côté de lui, lui parle, se présentant en toute simplicité. Elle n’avait apparemment pas compris qu’il n’était pas quelqu’un de très fréquentable ... Ou même s’il lui arrivait de l’être, sa compagnie n’était pas la plus agréable du monde.

« - Enchanté Constance. J’imagine que c’est ce que je dois répondre, j’ai très peu l’habitude de me faire découvrir en sous vêtements par des jeunes femmes, des Damphires qui plus est. »

Même si Ethan détestait cette nature, ce statut, le jeune homme avait l’intuition que la jeune femme faisait partie des Damphires en plus d’être une Moon Class. Sans doute avait elle peur qu’elle ne soit qu’un simple vampire, ou encore pire, un humain, et qu’il ne soit pas au courant du ‘secret’. Mais il l’était. Et là-dessus, il n’y avait pas à tergiverser. Alors, même lorsqu’il lui répondit, il ne cilla pas, la regardant toujours de face. Même si ce n’était qu’un pauvre orphelin au corps couvert de coups et de diverses blessures, il connaissait la politesse, et certaines personnes peuvent mal le prendre lorsqu’on détourne les yeux. Certes, il n’était pas là pour impressionner avec ses bonnes manières, mais il n’était pas non plus là pour se faire des ennemis. Ainsi donc, la demoiselle venait de France. La France ... Encore un pays où il n’irait jamais, même si le pays en question n’était pas très loin. Son ‘enfance dorée’ ne lui avait pas permis, et jamais les savants fous ne le laisserait partir, craignant sans doute de perdre un élément de première qualité, même s’il n’excellait pas dans les matières où il était censé être le meilleur, le plus compétitif et le plus fier.
Soudain, sans qu’il ne sache même pourquoi, une larme perla sur la joue de la jeune fille. Avait il dit quelque chose ? Il posa son doigt là où la larme avait coulé, suivant la trace qu’elle avait laissée sur la joue de la jeune fille. Etrange ... Il n’avait pourtant rien dit ni fait de déplacé ! Pourtant, elle avait l’air de vouloir oublier cette étrange signe de tristesse de sa part, il ne dit donc rien, chacun faisait ce qu’il voulait, ce n’était pas son affaire. Elle eut l’air de vouloir enchaîner rapidement, ce qu’elle fit d’ailleurs. De quoi voulait elle parlait par ‘différent’ ? Son statut, son comportement, les traces de coups maculant sa peau ?

« - Je ne crois pas que tu sois la seule à le penser. Apparemment, c’est le mot qui passe en ce moment, car tous les savants et mes chers camarades de classes semblent le penser ! Même ma mère me trouvait différent, sûrement pour ça qu’elle m’a abandonné dans ce foutu orphelinat ! »

Ethan ouvrit de grands yeux : cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas dit autant de mots à la suite qui voulaient dire quelque chose en présence de quelqu’un ! Pour quelqu’un qui ne s’ouvrait jamais, à personne, même à lui-même, c’était une bonne chose de l’entendre, mais également un peu triste, car la haine faisait trembler sa voix.

« - Pardon, j’en ai trop dit. Je suis différent, on ne cesse de me le répéter, voilà tout. Ethan Evans, le Damphire raté, le brouillon avant la perfection ! C’est d’ailleurs ce qu’on doit se dire en me voyant ... »

Il passa doucement son doigt sur sa joue, suivant le chemin de cette première larme en la regardant perplexe. Puis il passa l’incident, Siena avait enchaîné comme si de rien n’était alors il répondit a la jeune fille.

« - Je ne crois pas que tu sois la seule à le penser. Apparemment, c’est le mot qui passe en ce moment, car tous les savants et mes chers camarades de classes semblent le penser ! Même ma mère me trouvait différent, sûrement pour ça qu’elle m’a abandonné dans ce foutu orphelinat ! »

Lorsque ces mots sortirent de sa bouche, il sembla choqué, interdit, les yeux grands ouverts et la lèvre tremblante. Pourquoi ? Ca elle ne le savait pas mais au moins il avait parlé. Elle le trouvait pourtant intimidant, des que leur regards se croisaient elle regardait ailleurs, ses pieds ou le plafond comme une jeune fille en fleur. Elle se trouvait idiote et se forçait a rester le regard fixe pour ne pas faire croire n’importe quoi.
Il était effectivement différent, oui vraiment, il était en retrait par rapport aux autres, toujours un peu effacé et l’âme solitaire et pleine de rage. Pourtant, il paraissait seul et semblait aimé ça, tout comme elle d’ailleurs. La nature humaine est parfois bien étrange. Malgré le regard triste, perdu, et le cœur déchiré, la solitude est notre meilleur ami, au moins elle est fidèle. Même sa propre chair l’avait trahie, avait fait couler le sang par vengeance, comment pouvait-elle a nouveau faire confiance a un inconnu après ça ? Elle conclut, après ses paroles, que lui aussi n’accordait plus son amitié, il avait été envoyé dans un orphelinat par sa mère alors qu’une maman doit toujours protéger et aimer son enfant. Il avait du tellement souffrir et la haine devait inondé son cœur, tout comme elle.

« - Pardon, j’en ai trop dit. Je suis différent, on ne cesse de me le répéter, voilà tout. Ethan Evans, le Damphire raté, le brouillon avant la perfection ! C’est d’ailleurs ce qu’on doit se dire en me voyant ... »

C’était un Damphire, elle l’avait bien senti. Mais elle ne comprenait pas pourquoi il parlait de « Damphire raté », de brouillon avant la perfection. Non en le voyant, elle se disait juste qu’il était beau et incroyablement introverti. Durant son enfance mouvementée, elle avait découvert qu’elle était doté de pouvoirs étranges n’appartenant pas aux humains. Elle avait tout d’abord eut peur de ce don, elle se refermait sur elle même et était seule. Elle aimait beaucoup se promener dans les parcs, sentir le vent souffler sur ses joues, l’herbe douce sous ses pieds, et cela toujours seule bien sur. Personne n’était la pour lui donner la main, pour sourire avec elle et elle en avait souffert. Les autres vampires la craignaient et les humains la rejetait a cause de sa marginalité. Elle comprenait son compagnon, elle aurait voulu lui prendre la main pour le réconforter mais elle n’osa pas et puis même, ce n’était pas du tout son genre, ni a elle, ni a lui. En même temps, elle n’était pas reconnu pour sa gentillesse et sa compassion, mais il faut croire que tout les soirs ne se ressemblent pas. C’était la première fois qu’elle rencontrait une personne comme elle, même race, même solitude, un passé douloureux et une âme emplie de haine.

-Que veux-tu dire, par le terme « Damphire raté » ? Tu es comme nous, enfin, je ne vois pas de différence entre toi et moi. Quelqu’un a du te mettre ça dans la tête…mais pourquoi ?

Elle voulait savoir, peut être comprendrait elle son comportement mis a par le fait d’avoir été abandonné, et ses mystérieuses cicatrices qui l’intriguait toujours autant, il y avait peut être un rapport. Mais elle ne voulait pas lui demander directement, par peur de blesser sûrement, étant donné la façon dont il avait dit qu’il était un brouillon, son récit ne devait pas être joyeux. Elle le regarda fixement en attendant un quelconque signe de sa part, un geste, une réponse. Il était toujours aussi nu, les gouttes ne coulaient plus sur son corps et ses cheveux paraissaient maintenant presque sec. La situation était décidément peu banale.

Elle essayait de ne pas croiser son regard, ainsi donc ce qu’il avait dit l’avait choqué. Il fallait qu’elle s’y fasse, tout le monde n’avait pas eu une enfance facile. Elle regardait ses pieds ou regardait en l’air, alors qu’Ethan la regardait purement et simplement dans les yeux. Pendant un instant, il caressa l’idée de se lever, et de s’en aller. Mais il y avait encore et toujours la politesse, sûrement que la jeune femme ne l’aurait pas bien pris. Elle fixa son regard, mais il la sentait gêné, et cela se voyait, pas la peine d’être devin. Son regard se fit triste, enfin, encore plus triste et nostalgique que d’habitude, si bien sûr c’était possible. Car il n’y avait rien de plus doux et pourtant amer que les yeux du jeune Ethan ... Il ne s’en voulait pas, ou presque, d’avoir parlé, car comme ça la jeune femme comprenait au moins un peu pourquoi il était comme ça, pourquoi ce n’était pas un des Damphires qu’on peut apercevoir à tous les coins de l’Académie, jouant au football américain, se donnant des bourrades affectueuses et s’amusant avec les autres Damphires ... Parfois, on pouvait apercevoir un jeune homme brun, aux immenses yeux indigo, à l’ombre d’un grand arbre, un livre dans la main. Ce jeune homme, c’était bien entendu Ethan, seul, comme à son habitude. Est-ce que sa solitude le gênait ? Parfois, souvent après une séance chez son psychanalyste, il pensait que oui. Mais la plupart du temps, il ne se posait même pas la question : 18 ans de solitude, si avec ça on ne commence pas à s’habituer à être seul ...
Petit, à l’orphelinat, on lui parlait de ce que l’on appelait ‘le cœur’ ... Oh non, bien sûr, pas l’organe, mais ce que certains se plaisaient à appeler ‘grotte aux sentiments’. De ce qu’il avait compris, c’était là que naissaient les sentiments, un peu de là aussi que venait l’envie d’être avec les autres. Vers l’âge de 10 ans, Ethan avait conclu qu’il avait dû naître avec une –autre- malformation génétique : il n’avait pas de cœur. Pour qu’un petit garçon de cet âge ait à penser ça, il devait en avoir vécu des vertes et des pas mûres ...
Mais désormais, à 18 ans, Ethan arrivait à une toute autre conclusion : il était différent ; la jeune femme avait fort bien résumé la situation.

Perdu dans ses pensées, il revint à la jeune femme, Constance de ses dires, et lui accorda de nouveau son attention. Il avait presque oublié qu’il lui avait parlé de ce surnom que lui avait affublé les savants fou ... Ethan Evans, Le Damphire Raté, ou encore, Le Déchu. Il soupira, comment pouvait il expliquer ça sans qu’elle prenne peur ? Pourquoi ne pas rien expliquer du tout, cela faciliterait les choses non ? Mais il fallait qu’elle comprenne, comme ça, peut être qu’elle saurait qu’il n’était pas quelqu’un de fréquentable ... Alors, devant les yeux de la blonde jeune fille, il se leva, lui montrant son bras droit. Et avec le gauche, il suivit la marque d’une longue cicatrice qui s’étendait de l’humérus jusqu’au radius. Il l’avait depuis 5 ans désormais.

« - Il y a 5 ans. Je suis arrivé avec 3 secondes de retard sur les autres, alors que nous aurions dû arriver exactement en même temps. J’ai reçu 3 coups de fouet, autant que de secondes de retard. Et celle-ci, Ethan montra à Constance une autre cicatrice, presque similaire, sur sa jambe droite. Un coup de couteau, car j’avais refusé d’aller courir au dehors car j’étais las de tout ça. Il est vrai que les savants du Centre étaient très imaginatifs en terme de punition ... Comprends tu ce que je veux dire maintenant par Damphire Raté ? L’un des premiers, erreur génétique, destiné à arriver presque toujours derrière les autres ... En tout cas, pour moi c’est clair. »

Cela faisait mal à Ethan de s’exhiber ainsi, lui et ses blessures ‘de guerre’ à quelqu’un. Mais au fond, si elle devait comprendre ...
Il ne pouvait aller se rasseoir à ses côtés, c’était trop lui demander. Alors, il s’approcha du feu, offrant à la jeune femme la vue de sa nuque, de son dos et de ses jambes au galbe pourtant parfait. Il s’appuya la tête contre les pierres de la cheminée, n’autorisant aucune larme à couler le long de ses joues.

Après cette question quelque peu embarrassante, il soupira et avait l’air perdu dans ses pensées. Il parut enfin revenir a la réalité. Il la regarda droit dans les yeux et se leva, elle due surélevé son regard, il était effectivement grand. Il lui tendit son bras droit, et traça avec sa main gauche la cicatrice qui s’étendait le long de son bras, elle était profonde. Oui une profonde cicatrice dans son cœur. Elle était un peu gauche, ne savait pas trop comment réagir a ce geste, en faisant cela il montrait qu’il s’ouvrait a elle. Il ouvrit la bouche et confia a Constance le pourquoi du comment, le regard vague.

« - Il y a 5 ans. Je suis arrivé avec 3 secondes de retard sur les autres, alors que nous aurions dû arriver exactement en même temps. J’ai reçu 3 coups de fouet, autant que de secondes de retard. Et celle-ci, Ethan montra à Constance une autre cicatrice, presque similaire, sur sa jambe droite. Un coup de couteau, car j’avais refusé d’aller courir au dehors car j’étais las de tout ça. Il est vrai que les savants du Centre étaient très imaginatifs en terme de punition ... Comprends tu ce que je veux dire maintenant par Damphire Raté ? L’un des premiers, erreur génétique, destiné à arriver presque toujours derrière les autres ... En tout cas, pour moi c’est clair. »

Elle resta sous le choc, cette révélation l’avait abasourdit. Il fallait qu’elle lui dise quelque chose, mais rien ne sortait de ses lèvres, elle ne bougea pas, restait a sa place, immobile comme si le temps l’avait figé. Elle commençait vraiment a s’attacher a ce garçon si froid mais si douloureux, elle se sentait proche de lui malgré son éloignement certain. Oui, il avait souffert, il avait été maltraité et humilié, il avait été qualité de « Damphire raté », quelle cruauté. Mais elle ne comprenait pas tout ses termes, il disait être un des premiers Damphire et parlait de centre et de savants, elle ne savait pas du tout l’origine de cette race malgré son appartenance. Elle avait découvert qu’elle était effectivement différente des vampires, elle supportait très bien la lumière du jour et avait deux pouvoirs mais elle ne connaissait pas l’origine de cela. Elle savait juste qu’elle était plus forte que les autres. Voilà tout, la seule explication du directeur. Elle, n’avait pas subi tout cela même si elle était une Damphire, elle avait échappé a cela par miracle.
Elle le regarda et vit en lui de la tristesse, pour une fois il laissait apparaître ses sentiments, ce n’était sûrement pas fait exprès mais elle était touchée, et cela la déstabilisa encore plus. Que faire ? Il lui tourna le dos et partit près du foyer, elle le regardait s’éloigner d’elle. Il avait le dos musclé et bien taillé, sûrement du a toute ces courses dont il avait parlé, elle ne voyait plus ses cicatrices, elle ne voyait que lui. Il appuya sa tête contre le mur de la cheminée, sa nuque se découvrant. A quoi pensait-il ? Elle voulut le rejoindre mais si il était parti, c’était pour une raison, peut être pour s’éloigner d’elle. Il avait sûrement besoin d’être seul mais il l’était toujours donc elle pensait pour une fois être la pour lui. Elle voulut tenter une approche. Elle se leva doucement du fauteuil en fixant son dos, elle fit quelques pas et s’arrêta.

-Tu sais, tu n’es pas une erreur.

C’était tout ce qu’elle avait trouvé a dire mais c’était sincère, pour une fois dans sa vie elle l’était vraiment. Elle continua d’avancer et se stoppa juste derrière lui, elle pouvait même sentir son odeur, et son souffle. Elle posa délicatement son index sur son dos, sa peau était douce, suivirent ses autres doigts, maintenant sa main y était posée. Elle avait peur de sa réaction, peur qu’il la rejette comme quand elle lui avait attrapé le poigner. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait réagi comme ça, pourquoi elle avait posé sa main sur son corps nu, ni pourquoi elle avait maintenant posé la tête sur son épaule.

L’ouie du garçon était en alerte. La jeune femme postée derrière lui, Constance, s’était levée et marchait vers lui. A entendre le son de ses pas, elle était hésitante et ne savait pas très bien si elle devait venir vers lui ou au contraire, le fuir. Ni l’un ni l’autre ne le gênait. Ethan Evans était habitué à ce qu’on le fuisse, cela ne le gênait plus, à vrai dire, cela ne l’avait jamais gêné. Mais la nouveauté était un aspect nouveau pour lui, comme lorsque la jeune fille l’avait touché, comme lorsqu’elle lui avait attrapé le poignet et qu’elle l’avait regardé dans les yeux. Bien sûr, il avait fait en sorte de rompre ce contact, mais tout de même, Constance avait fait le premier pas. Et juste pour cela, il essaierait de ne pas faire le moindre mal à la jeune femme. Il l’aimait bien ? L’amour, pour lui, c’était un mot inconnu au bataillon. On n’en n’avait jamais éprouvé pour lui, et lui, jamais pour personne. Jamais son cœur n’avait battu plus vite, jamais le rouge n’était monté à ses joues devant une jeune femme, même lorsqu’il était nu tout à l’heure devant la demoiselle, il ne s’était pas troublé, alors qu’un autre se serait empourpré immédiatement. Mais aussi, Ethan n’est pas un garçon ... Normal. Alors, lorsque la jeune femme posa délicatement son index sur son dos, posant sa main toute entière sur son échine, un frisson le parcourut, il eut chaud. Il n’osait pas bouger, il n’osait même pas respirer de peur qu’elle enlève sa main. Ensuite, ce fut sa tête qu’elle posa sur son épaule. Ses longs cheveux blonds caressèrent en une chatouille le dos du jeune garçon maculé de cicatrices. Il faillit rire, quel contact agréable ! Doucement, tout doucement, il se retourna, de sorte qu’il fut face à face avec la jeune femme, posant son immense regard bleu azur dans les grands yeux de la jeune femme. Il prit un de ses doigts dans sa main, le passa tout doucement son index sur sa bouche, respirant la douce odeur de sa peau. Puis, il releva les yeux pour l’observer.

« - Mais que fais tu ? Je ... Je ne connais pas ça ... »

Honteux, Ethan baissa la tête, cette fois ci, le rouge aux joues, et bien présent. Il avait honte de lui-même, honte d’avoir une grande politesse et de ne pourtant pas connaître ce qu’était l’amour ... Il n’osait même plus regarder Constance en face. La cheminée les chauffait tous les deux, même si on sait pertinemment que les Damphires n’ont pas froid. Mais finalement, lorsque piteusement il osa lever la tête, il posa son front contre celui de la jeune Damphire, leur nez se touchant, leurs lèvres à à peine quelques centimètres l’une de l’autre ... Ses joues avaient retrouvées leur pâleur habituelle, il était un peu moins tendu, et même s’il était toujours très honteux, il ne le montrait pas. Question d’habitude. Ne jamais montrer ses sentiments, tel était sa devise ... Mais finalement, il osa poser ‘la’ question.

« - Dis ... Voudrais tu bien m’apprendre ? »

Se rendant compte de ce qu’il venait de dire, Ethan tourna brusquement la tête et s’éloigna encore un peu. Ses doigts tremblant, son dos frémissant et son visage d’albâtre, il baissa les yeux.

« - C’était déplacé. Excuse moi. »

Elle resta ainsi quelques instants qui lui parurent une éternité, elle était tellement sereine et son cœur battait si rapidement, elle en était d’ailleurs surprise. Surprise d’éprouver ce sentiment, cette sensation si frissonnante, depuis son amour perdue elle avait oublier comment c’était bon d’être si près de cette masculinité, de cette chaleur, de ce parfum. Sa tête était posé sur sa nuque, elle pouvait sentir la respiration d’Ethan, il ne bougeait pas mais sa respiration changeait, s’intensifiait. Puis lentement il se mit face a elle, ses yeux azur plongeaient en elle, elle se sentit soudainement gênée, elle se rendit compte de ses actions, elle avait agi instinctivement, sans réfléchir. Peut être l’avait-elle effrayé ? Elle avait peur de sa réaction, de ses mots, de son regard. Or, sa réponse était tout autre, il prit la main de Constance et délicatement posa son index sur sa bouche entrouverte, il parut différent de celui qu’elle avait rencontré.
Ce qu’elle faisait ? Elle ne le savait même plus elle-même. Elle était comme emportée par un élan de tendresse et de passion. Elle voulait qu’il la prenne dans ses bras, qu’il l’embrasse, qu’il lui montre de l’attention mais il semblait perdu. Il baissa la tête, elle entrevit une légère rougeur sur ses joues, elle le regardait, fixement, ne sachant que faire face a un garçon rougissant et si insaisissable. Elle se sentait terriblement attiré par sa froideur, par son regard transperçant, par sa maladresse, tout simplement par lui. Elle finit par voir son visage, son front vint se poser contre celui de Constance, ils étaient si proches, ce contact la fit frissonner, son cœur battait si vite. Elle aurait voulu avancer ses lèvres pour pouvoir attraper les siennes mais elle était trop intimidé et tremblante pour tenter quoi que se soit, il fallait qu’elle tente quelque chose, elle le savait. Il était petit a petit redevenu comme avant, il paraissait plus a l’aise et son regard avait reprit sa force et son assurance.

« - Dis ... Voudrais tu bien m’apprendre ? »

Après cette question, il lui tourna le dos et s’éloigna d’elle, elle le regardait, les mots ne sortant pas de sa bouche. Elle le voyant ainsi, fuir, elle ressentait de la tristesse, elle aurait voulu qu’il reste près d’elle, sa chaleur lui manquait déjà. Oui elle voulait bien lui apprendre tout ce qu’il voulait pourvu qu’il reste avec elle, elle se sentait tout de même terriblement seule malgré son caractère solitaire et indépendante. Elle avait besoin de quelqu’un et peut être que ce quelqu’un pouvait être Ethan Evans.

« - C’était déplacé. Excuse moi. »

L’amour ne s’apprend pas, c’est naturel mais pour lui cela devait être autrement. Lui apprendre ? Quoi ? Comment ? Elle avait déjà aimé, une seule et unique fois et cela avait mal tourné, oui, il était mort sous ses yeux. Elle se demandait si elle était prête pour recommencer, surtout qu’elle avait un but. Celui de se venger de sa chair, de Siena. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, elle ressentait une attirance pour ce garçon mais parfois il faut faire des sacrifices, quelle choix faire ? La haine ou l’amour ? Pourquoi pas les deux.
Elle ne dit rien et alla s’asseoir sur le fauteuil vert près d’elle, en ayant préalablement effleuré la main du jeune homme. Elle baissa la tête, le regard soudain sombre.

« J’ai dit Adieu aux sentiments. »

Elle avait dit cela a contre cœur, sûrement pour se protéger des affres de l’amour et pour se focaliser sur son objectif. La lâcheté avait parlé. Elle aurait tellement voulu ressentir sa présence près d’elle mais elle avait fait un choix, une dure décision qu’elle allait regretter sentimentalement parlant. Elle le regardait et se leva brusquement, prit son visage entre ses mains et deposa un leger baiser sur ses levres chaudes. Elle avait obligé son cœur a écouter sa Raison mais elle espérait tout de même une réaction de la part d’Ethan.

» Ethan Evans [ADMIN]
» In the Wind [Pv Ethan]